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Première prothèses de genou en ambulatoire

le 08/01/2018

Article Le Parisien - paru le 27 décembre 2017

Une bonne tranche de foie gras et hop, ça repart ! »

Ni l’anesthésie, ni l’opération de son genou fatigué n’ont entamé la bonhomie et la gourmandise de Jean-Paul. Ce traiteur, encore en activité à 74 ans, n’aurait « pour rien au monde passé Noël sur un lit d’hôpital ! » C’est donc sans hésitation qu’il a accepté que le docteur Redouane Jalil lui pose une prothèse de genou en chirurgie ambulatoire.

Une première pour le chirurgien orthopédique et l’hôpital privé Paul d’Egine de Champigny.

Depuis un mois, le service de chirurgie orthopédique s’est lancé dans la médecine ambulatoire pour la pose de prothèses de hanche et de genou.

 

Ainsi, pour des interventions qui nécessitaient autrefois une semaine d’hospitalisation, le patient entre à l’hôpital le matin, passe au bloc et rentre chez lui le soir même.

 

Encouragée par la Sécurité sociale et les autorités de tutelle pour des raisons d’économies, la chirurgie ambulatoire est en plein développement depuis 2014. Aujourd’hui, en France, elle concerne 46% des actes de chirurgie. Elle est proposée aux patients en bon état général sans limite d’âge et dont l’environnement permet un retour à domicile adapté.

 

« Nous sommes les premiers du département à pratiquer la chirurgie ambulatoire pour la prothèse de genou, présente Artus de Saint-Pern, le directeur de Paul d’Egine. Cela représente un intérêt majeur pour les patients qui, comme le démontrent les études, récupèrent plus vite chez eux et permet aussi de réduire le risque d’infection nosocomiale. »

L’hôpital compte ainsi 63 places en chirurgie ambulatoire contre 40 lits dans le service traditionnel.

 

Du point de vue des techniques opératoires, c’est un véritable changement de paradigme. « Nous pratiquons une chirurgie moins invasive, ce qui oblige à plus de rigueur pour être à l’abri des complications. Pour la hanche par exemple, on ne coupe plus les muscles et on fait plus attention aux saignements pour éviter les hématomes post-opératoires », expliquele docteur Jalil qui inaugurait mardi dernier sa première opération du genou en ambulatoire.

 

C’est peut-être du point de vue de l’anesthésie que l’ambulatoire enclenche une petite révolution. Fini les doses de cheval, « on choisit des drogues de courte durée, ce qui réduit les effets secondaires », ajoute l’anesthésiste Mourad Aïssou.

Durant l’opération, les patients reçoivent également des antidouleurs en infiltration. Ils sont également invités à boire de l’eau sucrée avant l’intervention pour anticiper la récupération.

 

Alors « même pas mal » pour Jean-Paul qui a déjà hâte de rentrer chez lui, ravi de « donner du repos aux infirmières ! »

 

Marion Kremp