
Interview du Dr MENASRIA-SAADANA : la sexualité et le cancer du sein
L'hôpital privé Paul d'Egine a interviewé le Dr MENASRIA-SAADANA, oncologue et membre de l'Institut du Sein paris Est depuis de nombreuses années au sujet de la sexualité et du cancer de sein.
-
Dr M-S : Avec environ 54 000 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Près d'1 femme sur 9 sera concernée au cours de sa vie, le risque augmentant avec l'âge. Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L'incidence augmente ensuite régulièrement jusqu'à 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins important à cet âge, justifie le choix de la tranche d'âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé.
I : Ces chiffres sont très intéressants. Et alors, concernant la sexualité ? C'est une question que beaucoup de femmes se posent lorsqu'elles ont été diagnostiquées.
Dr M-S : Oui, alors il faut savoir que les traitements liés au cancer du sein peuvent affecter la sexualité des patientes. Les traitements sont la chirurgie, la radiothérapie, l'hormonothérapie ou encore la thérapie ciblée. La sexualité peut donc être affectée par ces traitements mais également par la sévérité de la maladie, de la façon dont vous vivrez votre relation avec l'autre et de la sexualité de la patiente avant la survenue du cancer. Certains changements sont temporaires, d'autres peuvent être définitifs.
I : Que voulez-vous dire par là ?
Dr M-S : Les changements temporaires et/ou définitifs peuvent être la fatigue, la diminution du désir sexuel, de douleurs, de modification de l'image du corps (perte des cheveux, perte ou prise de poids, mastectomie...), de troubles de la fertilité ou encore d'une ménopause précoce (secondaire à l'hormonothérapie, ablation ou irradiation des ovaires, chimiothérapie).
I : Nous avons bien compris. Comment faire si les patients subissent ce genre de troubles ?
Dr M-S : Il faut en parler à votre médecin, oncologue ou à votre gynécologue. Les patientes pourront obtenir de l'aide pour cet aspect important du bien-être. La sexualité fait d'ailleurs partie intégrante des soins oncologiques de support, comme nous avons à l'Institut du Sein Paris Est.
I : D'accord, très bien. Avez-vous des éléments à ajouter ?
Dr M-S : Oui, il faut avoir en tête que le maintien ou la reprise d'une sexualité nécessite toutefois de respecter le temps nécessaire à chacun de retrouver ses repères et de pouvoir rester attentif à l'autre tout en préservant une communication de qualité.
I : Evidemment, la communication est la clé ! Et pour les jeunes patientes n'ayant pas achevé de projet parental, qu'en est-il ?
Dr M-S : Pour ces patientes précisément, il faut l'évoquer avec votre médecin, oncologue ou gynécologue afin de pouvoir être conseillé au mieux.
I : Bien sûr... Docteur MENASRIA-SAADANA, merci d'avoir pris le temps de nous informer sur ce sujet qui est parfois tabou mais qui nécessite d'être abordé. Nous espérons que cette interview aura répondu aux questions de nos patients.
Dr M-S : Merci à vous. A bientôt !
Sources du Dr M-S : Inca, Ligue contre le cancer, AFSSOS.
I = Interviewer
Dr M-S = Docteur MENASRIA-SAADANA